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La dette publique pour celles et ceux qui ne se contentent pas de Cnews ou BFMTV

La dette publique pour celles et ceux ne se contentent pas de Cnews ou BFMTV

Avant même le résultat des élections législatives, la cour des comptes, le ministre des Finances démissionnaire du gouvernement Macron ont tiré la sonnette d’alarme en rappelant le dérapage des finances publiques et les prévisions catastrophiques des « experts » pour les années à venir. À quelques semaines des premières annonces du gouvernement sur le budget 2026, la CGT Finances publiques 31 a décidé, en une série de publications, d’essayer de démonter les idées reçues sur cette fameuse « dette », censée « obérer à tout jamais l’avenir des générations futures ». 

Qu’est-ce que la dette publique ?

Le détail de la dette publique, tel que présenté sur le site de l’Insee, se fonde sur la définition de la dette des administrations publiques au sens du traité de Maastricht.

Selon cette définition, la dette publique recouvre l’ensemble des emprunts contractés par les administrations publiques : État, organismes d’administration centrale, collectivités locales et administrations de Sécurité sociale.

À la fin du premier trimestre 2024, la dette publique s’établit à 3 159,7 Md€, indique l’Insee dans sa publication du 28 juin 2024.

La dette publique, qui constitue le passif du bilan des administrations publiques, est constamment utilisée comme épouvantail afin de justifier les politiques d’austérité.

En revanche, deux items économiques ne sont jamais mis en avant par les économistes ou « experts » qui ont pignon sur rue dans les media « main stream » :

La dette privée : on ne vous en parle jamais, et pourtant…

Elle dépasse le montant de la dette publique dans de nombreux pays. Les ménages et les entreprises non financières (commerces, industries) empruntent quand elles ont besoin de financer certaines opérations. Mais les ménages et les entreprises épargnent également, acquièrent parfois un patrimoine immobilier.

Les pays du Nord, sont souvent présentés comme des modèles de vertu en matière d’endettement public. Le tableau ci-contre montre que la dette suédoise cumulée est sensiblement identique à… la dette grecque, pourtant montrée du doigt dans le monde entier et qui a fait l’objet d’un plan d’austérité par l’Union européenne, dont la violence économique et sociale auprès de la population n’est plus à démontrer.

En France, la dette des ménages et des entreprises non financières représentait 147,2 % du PIB en juin 2022 (3 600 mds d’euros) contre 113,3 % du PIB pour les administrations publiques (2 900 mds d’euros). Les entreprises notamment, sont très endettées avec 81,6 % du PIB (2 400 mds d’euros)(source Banque de France). Quant aux ménages, ils sont souvent plus endettés que l’État. Par exemple, un couple de cadre gagnant 6 270 euros par mois achète une maison en empruntant 280 000 euros sur 20 ans. Son taux d’endettement est de 347 %, soit bien supérieur à celui de l’État (nous verrons plus loin que ce raisonnement qui ne prend en compte que le passif n’est pas juste, pas plus pour les ménages que pour l’État).

L’actif : s’endetter pour quoi faire ?

Comme souvent, on ne peut se limiter à une approche quantitative pour saisir tous les enjeux autour de cette question. En effet, tous les déficits publics ne se valent pas. Il faut donc s’intéresser à la cause de ce déficit pour juger de son utilité mais également de sa gravité ou non pour l’avenir.

Il en va de même pour un ménage ou une entreprise. Par exemple, un ménage qui emprunte pour acheter un logement est endetté, de fait, mais, en contrepartie de cette dette, il a du patrimoine. Il s’agit donc d’un investissement et les loyers économisés permettront de rembourser les mensualités d’emprunt. Au contraire, si un individu emprunte pour solder une dette de jeu par exemple. Son endettement s’explique par des dépenses totalement improductives et sa capacité de remboursement peut s’avérer fragile.

Concernant l’État, si son déficit s’explique par une politique d’investissement massif dans l’éducation, cela va se traduire par une montée en qualifications de la population. In fine cela peut entraîner une baisse du chômage, une augmentation des salaires et donc à la fois des dépenses en moins pour les finances publiques mais également des recettes publiques supplémentaires. On voit donc que ce déficit s’autofinance en quelque sorte.

De la même façon, si l’État investit dans le transport ferroviaire, par exemple, il va faciliter les déplacements et donc permettre une meilleure productivité qui pourra faire baisser le chômage et augmenter les salaires.

Dans ces deux exemples, on voit bien que le fruit de ces investissements pourra être transmis aux générations futures de manière immatérielle (capital culturel) et matérielle (meilleur réseau ferroviaire). Ces générations n’auront donc pas à supporter cet investissement mais simplement à assumer sa « maintenance » et pourront se consacrer à de nouveaux investissements qui, eux aussi, profiteront aux générations suivantes.

Ainsi chaque génération profite de l’accumulation des connaissances et des investissements des générations précédentes.

L’apport de ces différents investissements est difficilement quantifiable sur le plan monétaire et ne se matérialise pas forcément en actifs tangibles comme on a pu le voir dans le paragraphe précédent. Pour autant, leur apport aux générations actuelles et futures est indéniable.

Au contraire, si les déficits s’expliquent par des crédits d’impôts inutiles (comme le CICE) et par des cadeaux fiscaux aux plus riches (comme la transformation de l’ISF en IFI), alors le déficit peut poser problème, puisqu’il ne crée par les conditions de son remboursement et n’apporte rien à la collectivité. Au-delà du niveau du déficit, il faut donc s’intéresser à ses causes.

À suivre…

Article publié le 4 juillet 2025.


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