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Monsieur le président,
La situation internationale est très grave.
En Ukraine, le pouvoir russe intensifie sa guerre et ses bombardements cruels sur la population démontrant s’il en était besoin qu’il n’a que faire de négociations de paix qui représentent pourtant la seule alternative censée à la guerre.
À Gaza, le gouvernement israélien de Netanyaou poursuit dans sa folie meurtrière, bloquant l’acheminement des aides humanitaires destinées à la population gazaouie, organisant la famine, bombardant chaque jour un territoire qu’il a presque entièrement détruit depuis plus d’un an et demi , tuant des civils sans défense, occupant une partie du territoire et envisageant d’en conquérir la totalité, d’en expulser les habitants.dans d’autres pays et de procéder ainsi à un nettoyage ethnique en violation permanente avec le droit international et la charte de l’ONU.
La CGT Finances apporte tout son soutien aux dockers CGT du Port de Fos-sur-Mer qui ont bloqué trois conteneurs de composants militaires en partance pour Israël qui contenait 19 palettes de maillons, ces petites pièces métalliques permettant aux fusils mitrailleurs de tirer en rafale. Ces pièces étaient de toute évidence destinées à l’armée israélienne et lui auraient servi pour continuer à massacrer la population palestinienne contrairement à ce qu’affirme le ministre des armées Sébastien Lecornu pour qui « ces pièces peuvent seulement être réexportées en totalité vers la France et d’autres pays européens ». Les dockers génois ont ensuite bien heureusement pris le relais de leurs collègues marseillais.
La CGT demande au gouvernement de bloquer immédiatement toute livraison d’armes en direction de l’État d’Israël.
Au Kivu, les interventions du pouvoir rwandais qui apporte un soutien armé aux rebelles du M23 combattant l’armée régulière de la RDC (République démocratique du Congo) provoquent des déplacements de population et des pertes en vies humaines.
Les affrontements entre l’Inde et le Pakistan (deux pays détenteurs de la bombe atomique) laissent craindre le pire.
Pour la CGT, seule la négociation peut permettre la résolution des conflits et en aucun cas les affrontements armés, que ce soit en Ukraine, en Palestine, au Soudan, au Kivu ou ailleurs.
Une paix juste et durable repose sur la justice sociale, le droit à l’autodétermination et le respect du droit international.
Le monde ne prend malheureusement pas ce chemin et n’a jamais consacré autant d’argent à l’armement : 2 443 milliards de dollars en 2023, en augmentation constante.
En France, la loi de programmation militaire 2024-2030, votée il y a deux ans, prévoyait déjà une augmentation de 40 % du budget militaire à l’horizon 2030, pour un total de 400 milliards. Maintenant, il est question de 90, voire 100 milliards annuels.
Une économie de guerre, c’est une économie de la misère et de la destruction.
Ce sont toujours les mêmes, les travailleurs, qui souffrent des conflits armés, et toujours les mêmes, les rentiers et les spéculateurs, qui en profitent.
Pour la CGT, il n’y a pas d’autre chemin que la paix et le désarmement pour une économie de justice et de progrès social.
Dans le même temps, les services publics sont dans un état catastrophique car sous financés. Or, ce sont eux qu’il est urgent de réarmer. Le constat est accablant : une mortalité infantile parmi les plus élevée d’Europe, des urgences régulièrement débordées, de la maltraitance institutionnelle dans les EHPAD et les crèches, des élèves sans professeurs, des filières menacées de disparition à l’université, une crise du logement inédite depuis 70 ans, des transports publics de plus en plus défaillants faute de financements suffisants.
Si on y ajoute l’industrie, où les plans sociaux se multiplient, les secteurs qui ont un besoin urgent d’un réarmement budgétaire ne manquent pas.
Dans la Fonction publique, la valeur du point d’indice est à nouveau gelée (pour la 11ème fois sur les 15 dernières années !) et les salarié·es malades subissent la triple peine de la maladie, du jour de carence et de la diminution de 10 % de la rémunération des jours de maladie ordinaire.
La suppression de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) pour la 2ème année successive aggrave la paupérisation des agents publics.
Depuis 2010, le gel du point d’indice a eu comme conséquence une perte de pouvoir d’achat de 17,15 % pour les agent·es publics soit une perte de salaires comprise entre 327 € et 825 € par mois.
Une fois de plus, ce sont les salarié·es qui sont mis·es à contribution pour compenser les largesses répandues aux plus riches et aux grandes entreprises.
En 1980, le traitement d’un·e agent·e de catégorie C en début de carrière était supérieur au SMIC de 9 % alors qu’il est identique aujourd’hui, celui d’un·e cadre B de 30 % (il est identique aujourd’hui), celui d’un·e cadre A+ de 60 % , contre 11 % aujourd’hui.
La CGT revendique l’octroi de l’indemnité de résidence pour l’ensemble des fonctionnaires d’État de l’agglomération de Toulouse dont les agent·es des Finances qui vivent l’injustice d’être exclus du dispositif depuis de nombreuses années.
Les organisations CGT de la Fonction publique de la ville de Toulouse (dont les syndicats CGT des Finances) demandent que les agent·es de l’agglomération toulousaine puissent bénéficier de cette indemnité de résidence dans le cadre des modalités de zonage territorial définies à l’article 3 du décret du 30 octobre 1962, modifié par une circulaire de la fonction publique en mars 2001. En effet, la Métropole de Toulouse, malgré sa forte densité de population et un coût immobilier important, est toujours dans la zone 3, ce qui exclut, de fait, les fonctionnaires toulousains de ce dispositif indemnitaire et ne correspond plus du tout à la réalité actuelle.
Dans nos administrations financières, la situation est catastrophique.
La DGFiP qui a subi depuis sa création, 32 046 suppressions d’emplois temps pleins (ETP), correspondant à plus de 28 % de ses effectifs (soit 25 % du total des suppressions d’emplois dans la fonction publique d’État), se voit amputée cette année encore de 550 emplois alors même qu’il y a peu il était question d’en recréer... Sans commentaires ! Des restructurations permanentes, des suppressions de services et de sites, des méthodes de travail industrialisées, un management « désincarné » et « pathogène », des agent·es sommé·es de respecter des objectifs chiffrés et mis sous pression. Le mal être au travail ne fait que s’aggraver.
À cela, il convient d’ajouter que :
• La DGFiP n’utilise pas la totalité de ses autorisations de plafond d’emplois.
• Environ 4 000 postes ETP, pourtant budgétisés, restaient inoccupés physiquement (« vacants ») en septembre 2024, faute de recrutements.
La DGFiP est en train d’être transformée en une administration maltraitante pour ses agent·es comme pour le public !
La DGDDI a organisé la destruction du maillage territorial depuis des décennies, a priorisé des missions très chronophages aux dépens de la protection du consommateur, de l’aide au développement des entreprises, de l’exécution du budget. Elle a fermé des services entiers sous prétexte de modernisation, transformation, dématérialisation ou centralisation en dépit des objectifs affichés par le gouvernement notamment en matière de renforcement de lutte contre la fraude.
À cela vient s’ajouter la publication tardive des résultats de mutation nationale (fin juin au lieu de mi-mai), la raison invoquée par la DGDDI étant l’adoption tardive du projet de loi de finances 2025.
Pourtant, nous nous interrogeons car ce cas est particulièrement singulier au sein des ministères économiques et financiers. En effet, comment se fait-il qu’à la DGFiP les résultats ont été publiés dans les délais prévus ?
Cette décision a de lourdes conséquences pour les agents : inscriptions pour la scolarisation de leurs enfants qui ne pourront être initiés qu’à la réception de l’arrêté de mutation, recherche d’un logement devenu plus contraignante du fait des démarches qui devront s’effectuer au cœur de l’été.
Pour toutes ces raisons et également le choix scandaleux de la mutuelle Alan par l’état major macronien de Bercy pour prendre en charge (sic) la protection sociale complémentaire des agent·es du ministère (nous y reviendrons), des organisations syndicales dont la CGT qui refusent que les services publics, la Fonction publique, les agent·es publics soient sacrifié·es sous le joug de contraintes budgétaires ont appelé le 13 mai puis le 5 juin à la mobilisation et de nombreuses manifestations se sont déroulées à travers la France dont les mots d’ordre étaient l’abrogation de la réforme des retraites et le retour de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans voire 60 ans, l’augmentation des salaires, l’abrogation du jour de carence, la rémunération à 100 % des arrêts maladie ordinaire, l’abandon des rémunérations au mérite ou à la performance...
Concernant l’action sociale ministérielle, le CNAS du 3 avril (prolongé le 11) a validé le budget de l’action sociale ministérielle de 2025.
Comme chaque année, les arbitrages budgétaires ont conduit à des coupes drastiques qui affaiblissent les dispositifs d’aide aux agent·es et aux retraité·es.
Alors que le secrétariat général affirmait vouloir renforcer la politique sociale ministérielle, les décisions prises viennent une fois de plus infirmer cet engagement de mettre en place une véritable politique sociale afin de répondre aux besoins des agent·es et des retraité·es de ce ministère. Ces besoins sont malheureusement de plus en plus importants avec la dégradation de la situation pécuniaire des agent·es.
Le budget de l’action sociale de notre ministère est loin d’être à la hauteur des besoins des agent·es.
La CGT Finances dénonce la gabegie financière de la mise en place de la fédération de l’action sociale Finances (FASF) dont les acronymes sont inconnus aux agent·es qui ne sont intéressé·es que par les prestations proposées.
Des dépenses ont été engagées dans un visuel et des locaux qui n’améliorent aucunement le niveau des prestations offertes aux agent·es du Ministère.
Cette restructuration engendre des coûts financiers non négligeables qui pénalisent directement le budget de l’action sociale. Au lieu d’être investi dans des visuels et des locaux, cet argent devrait être consacré à l’amélioration des prestations offertes aux agent·es.
Le constat est sans appel, il manque des logements, des places en crèche, des structures de restauration, sans parler de la valeur faciale du titre restaurant (6 €) largement insuffisante pour permettre aux collègues en bénéficiant de déjeuner dignement.
La Fonction publique est souvent comparée voire mise en opposition avec le secteur privé, pourtant nous sommes très loin de disposer des activités sociales et culturelles du secteur privé où le budget des comités sociaux et économiques (CSE) est directement calculé sur la masse salariale et consacré uniquement aux activités sociales et culturelles. Par exemple, il est de 5 %, dans l’aéronautique et de plus de 3 % à la Caisse des dépôts et consignation.
De plus, les représentants des personnels gèrent directement leurs associations sociales et culturelles, et forcément avec un tel budget peuvent proposer des activités sociales à la hauteur des attentes des salariés.
Pour la CGT Finances, l’action sociale est un sujet primordial et fondamental qui impacte la vie d’un grand nombre d’agent·es du ministère.
Concernant le logement, de plus en plus d’agent·es rencontrent des difficultés pour se loger à cause de la crise du logement et de l’absence d’une véritable politique ambitieuse de logement sociaux en France par l’État employeur.
Malgré l’engagement des collègues de l’ASF-L (ex-ALPAF), les dossiers de demandes d’attribution s’accumulent, les temps d’attentes sont encore trop longs et les loyers souvent trop élevés.
La CGT souhaite obtenir des informations de la Délégation sur sa prise en compte des évolutions sociétales et notamment ses propositions de logements pour répondre aux besoins des familles mono-parentales dont les demandes sont de plus en plus importantes.
Concernant les vacances enfants, la CGT Finances assure de tout son soutien les collègues de l’ASFV (ex EPAF), lesquels confrontés à un bug informatique qui a généré de nombreux dysfonctionnements ont reçu de trop nombreux messages d’insultes injustifiés alors qu’ils faisaient face à cette situation avec courage et du mieux possible.
À ce titre la CGT Finances les remercie de leur engagement et salue leur investissement. De nombreux collègues sont toutefois en colère à propos des conditions d’inscriptions aux colonies.
La CGT dénonce ces bugs informatiques répétés et demande qu’ils ne se reproduisent plus.
Ces dysfonctionnements liés au serveur ont généré une perte de confiance des agent·es qui s’inquiètent du devenir des colonies et de l’accès à ces prestations.
La hausse très sensible des tarifs et la diminution des offres pour les colonies à l’étranger (officiellement pour des motifs écologiques mais en réalité pour des considérations budgétaires) avive leur inquiétude que partage la CGT.
La CGT Finances continue de dénoncer la vente des résidences et exige que le SG respecte ses engagements de consacrer 50 % du produit des ventes aux travaux des résidences EPAF restantes.
Au sujet de la PSC (protection sociale complémentaire), avec la fin du référencement il n’y a plus de crédit (plafonné à 4 millions par an) pré-positionné sur ce poste-là.
Pour la CGT, ce n’est pas entendable. En effet, la mutuelle (MgéFI) référencée depuis plusieurs années bénéficiait d’une subvention plafond de 4M par an.
Ce référencement prenant fin en 2024, un avenant avait été signé avec le secrétariat général pour reconduire cette subvention. Or, aucune subvention ne sera versée en 2025. La CGT Finances dénonce ce désengagement de l’État employeur qui par ailleurs continue de verser une participation dérisoire de 15 € par agent·e au titre de la participation employeur sur la future PSC alors que les agent·es devraient depuis le 1er janvier bénéficier d’une participation de l’État à hauteur de 50 % de leur cotisation.
Un accord sur la protection sociale complémentaire -PSC- (santé et prévoyance) était signé à Bercy. Ce régime deviendra obligatoire pour tou·tes les agent·es dès le 1er janvier 2026.
À l’issue de l’appel d’offre initié par Bercy, les organisations syndicales ont été informées du choix unilatéral de l’opérateur par le ministère le 22 mai.
Avec une notation « miraculeuse » pour le choix d’Alan, l’objectif du gouvernement est de liquider la place des mutuelles de la Fonction publique basées sur les solidarités familiales et inter-générationnelles et d’ouvrir ce marché à la spéculation.
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, les agent·es des Finances ont été dépossédé·es de leur travail, de leurs missions, de leurs droits et garanties, de leurs espaces de travail et maintenant de leur protection sociale complémentaire.
C’est un choix purement idéologique qui a été fait au détriment de la stabilité et du besoin de proximité des agent·es, un choix qui contrevient aussi aux principes de solidarité républicaine inscrite dans notre système global de protection sociale.
Notre ministère de l’Économie, des Finances de la souveraineté industrielle et numérique assume son choix dogmatique d’être un véritable prédateur de l’économie sociale et solidaire en écartant la mutuelle historique, la MGEFI, mais aussi la MASFIP, notre partenaire de l’action sociale au niveau départemental, acteur de prévention reconnu des agent·es de notre ministère, acteur de soutien social avec les prêts et aides.
Bercy a choisi unilatéralement un opérateur assurantiel à but (très) lucratif pour couvrir les droits en protection sociale complémentaire obligatoire de plus de 134 000 actifs et de manière facultative de 84 000 de leurs ayants-droits, ainsi que 156 000 retraités et leurs ayants droits.
Cette annonce caractérise la stratégie de Macron président qui, comme banquier d’affaires, puis secrétaire général adjoint de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de l’industrie et du numérique, puis président de la République, n’a eu de cesse de promouvoir la « start-up nation », de servir les intérêts du capital et de favoriser la marchandisation de la santé en fragilisant par tous moyens la sécurité sociale conquise en 1945.
L’opérateur choisi par le ministère, par l’Assemblée nationale, Matignon et le ministère de l’écologie est une licorne ou start up non cotée en bourse et qui a levé des fonds étrangers depuis sa création en 2016. Son objectif, comme toutes les entreprises de ce type, est d’attirer des fonds spéculatifs avec la promesse de grosses plus-values. Ses dirigeants ont rencontré plusieurs fois Emmanuel Macron notamment lors des fameux salons de la « french tech » ou « Choose France ».
Alors que ce ministère est censé promouvoir la souveraineté économique, numérique et la lutte contre l’optimisation fiscale et la fraude fiscale, il impose un opérateur lucratif dont les capitaux sont des fonds de pensions canadiens, des fonds souverains de Singapour, des fonds spéculatifs américains ou encore des fonds d’investissements allemands. Autant de fonds qui attendent un retour rapide sur investissements.
Or Alan et les compagnies d’assurances doivent intégrer dans leur équilibre financier la rémunération de leurs propriétaires que sont ses actionnaires. Si dans un premier temps, pour se faire une place au soleil, elles peuvent compresser leurs coûts, voire ne pas faire de bénéfices, à un moment elles devront en faire et leurs coûts augmenteront ou la qualité de leurs prestations diminuera.
Pour les banques-assurances, ces marchés des mutuelles des fonctionnaires constituent un débouché alléchant, avec recettes garanties et payées rubis sur l’ongle par l’État. Ces organismes à but très lucratif auront le beurre et l’argent du beurre : d’un côté une clientèle captive qui leur assure des recettes régulières, d’un autre côté un financement public (État et collectivités territoriales) dont une partie alimentera profits et dividendes ! Les organismes comme Alan savent présenter des offres très compétitives pour les marchés des contrats collectifs santé, offres régulières ou même irrégulières, grâce à leurs liens avec les hauts cadres administratifs qui pratiquent allègrement le va-et-vient entre public et privé.
En ce qui concerne les mutuelles, dont la MGFIP, il y a tout lieu de craindre que si elles perdent le marché de la santé et donc les rentrées financières des agent·es en activité, elles soient contraintes de mettre la clef sous la porte. Elles ne pourront certainement pas fonctionner avec les seules recettes des retraité·es, même en augmentant fortement leurs cotisations.
Cet opérateur Alan n’a de plus aucun point d’accueil physique, une expérience dans la protection sociale complémentaire très faible, un exercice comptable déficitaire depuis sa création, un management par l’intelligence artificielle et il délocalise les données Data de ses clients en Europe et en Tunisie au mépris des règles de confidentialité.
Pour la CGT Finances ce choix est uniquement politique, au service de la financiarisation et de la marchandisation de la santé. Il permet aussi à cette société de mettre à son tableau de chasse pour rassurer ses actionnaires un potentiel « marché » de plus de 350 000 clients.
Cela veut dire concrètement un affaiblissement des droits pour tous et toutes et particulièrement ceux des retraité·es. Fragiliser les mutuelles historiques, c’est attaquer l’économie sociale et solidaire à but non lucratif. Les perdants et perdantes seront toujours les mêmes, celles et ceux qui n’auront pas les moyens de prendre en charge des cotisations de protection sociale complémentaire toujours plus lourde parce que soumise aux lois du marché et qui au final ne pourront plus se soigner.
Tout l’équilibre de l’accord interministériel en santé unanime du 26 février 2022 était de permettre aux opérateurs mutualistes historiques de l’État, qui sont meilleurs en accompagnement social des agent·es, en présence physique dans les services et en réseaux de soins, de remporter les marchés obligatoires, pour autant que ces mutuelles soient compétitives en termes de prix. Cet équilibre permettait le maintien de la solidarité entre actifs et retraités.
En choisissant Alan par une notation que la CGT juge biaisée et fautive, les ministères et le gouvernement n’appliquent pas l’accord interministériel, ni les accords ministériels qui le déclinent. C’est une déclaration de guerre au syndicalisme, à la sincérité et à la loyauté des nouvelles modalités de la négociation collective dans la fonction publique : quand le gouvernement signe un accord avec les syndicats, il ne peut plus faire uniquement ce qu’il veut, contre la volonté de tous les autres.
C’est aussi une déclaration de guerre contre la mutualité, c’est-à-dire contre les acteurs non lucratifs complémentaires à la sécurité sociale, que sont les mutuelles comme les institutions de prévoyance paritaires.
Il s’agit d’une décision purement politique, comme toutes celles qui sont prises actuellement, dont la seule motivation est de satisfaire les donneurs du président des riches et des grandes entreprises.
La désignation sans vergogne d’une start tech comme Alan ne surprend pas venant de la macronie, mais on ne peut que redouter les conséquences économiques, sociales et sur la santé des agent·es du ministère ou dans ses différentes directions le mal travail, la souffrance au travail ont été institutionnalisés par ses dirigeants macronistes successifs. Pour la CGT Finances, il est hors de question que ce contrat avec Alan soit signé par le ministère.
En ce qui concerne cette séance, la CGT dénonce le montant des crédits d’actions locales 2025 dans le département (après mise en réserve), en diminution de 11,54 % par rapport à 2024 (et de 17 % par rapport à 2018 !) et cela dans une période où les agent.e.s ont le plus besoin de l’Action Sociale qui représente pour certain.e.s une bouée dans une vie de privations, conséquence du gel du point d’indice, de la suppression de la GIPA et de l’augmentation du coût de la vie. Cette diminution est une double peine infligée par le ministère aux agent·es qui se consacrent à son service.
Dans ce contexte de diminution de la participation de l’État au financement des activités, la CGT rappelle qu’elle s’opposera toujours à ce qu’il soit exigé des agent·es qui vivent dans les conditions matérielles les plus difficiles une participation plus importante pour pouvoir accéder à ces activités. Cela concerne tout particulièrement les agent·es de la 1ère tranche fiscale. Nous rappelons qu’appartient à cette tranche une famille de quatre personnes dont les ressources sont inférieures à 2 000 € par mois composée d’un couple et de deux enfants.
La CGT, fidèle à ses valeurs et à ses convictions, a été la seule organisation syndicale à refuser une augmentation du reste à charge (40 € contre 30 € l’année dernière) des agent·es de cette condition concernant la sortie au Futuroscope.
Nous avions exprimé nos craintes que l’augmentation du reste à charge des agent·es de la 1ère tranche ait pour effet une diminution des inscriptions des agent·es de cette tranche faute de budget suffisant et c’est ce qui s’est produit puisque seulement 12 agent·es de cette tranche se sont inscrit·es contre 14 pour la même sortie l’année dernière soit une diminution de 14 %. Ces craintes étaient donc fondées.
La CGT dénoncera sans relâche toute volonté d’exiger des agent·es dont les conditions de vie sont les plus difficiles une participation plus importante.
La CGT souhaite que soit évoquée la situation du RIAT.
Le président de l’association a démissionné et quittera ses fonctions dans quelques jours. Il décrit la situation comme catastrophique. Il a adressé des lettres recommandées avec accusé de réception au préfet ainsi qu’à la DRFiP, des messages électroniques à l’entreprise AGILE et à M. Escassut sans réponse à ce jour.
Le fond de l’affaire est de savoir si les administrations de la Cité administrative veulent donner tous les moyens de perdurer au modèle de restauration proposé par l’ARIAT depuis plusieurs années dont la qualité est louée par tous ou si elle souhaite revenir à un système basé sur un contrat avec un prestataire privé au détriment de la qualité des repas.
La CGT demande l’organisation d’une réunion impliquant les responsables des différentes administrations, de l’ARIAT et de la préfecture pour que soit étudié un renforcement du bureau, du conseil d’administration et du conseil de surveillance. L’administration coordinatrice restant la DRFiP et le président de cette séance étant l’un de ses plus hauts représentants, nous lui demandons d’être force d’impulsion de cette concertation.
L’ARIAT nous a signalé de nombreux dysfonctionnements, dont l’un a généré une mise en demeure des services vétérinaires qui impose d’effectuer des travaux avant le 13 juin, sous peine de fermeture du restaurant. La société chargée d’évaluer le dysfonctionnement (la pente d’un sol qui été mal conçue), saisie fin mars n’a pas encore rendu son expertise. Un réfrigérateur est tombé en panne il y a deux mois et le montant des dommages serait de 20 000€.
L’ARIAT a pour interlocutrice unique (comme tous les services de la nouvelle cité administrative) l’entreprise AGILE dont le manque de réactivité à ses demandes la met dans une situation délicate.
La dernière assemblée générale de l’ARIAT a vu le conseil d’administration s’étoffer un peu mais aucun candidat à la présidence de l’association ne s’est déclaré. Deux collègues ont rejoint le conseil de surveillance et c’est cette instance qui assurera la présidence à défaut de l’élection effective d’un président. Le RIA continue d’accueillir de plus en plus de rationnaires et la CGT tient à rappeler à ceux qui semblaient dire que le risque était une fréquentation insuffisante du restaurant qu’ils se trompaient lourdement (et les 70 collègues des amendes ne sont pas encore arrivés sur le site !). Il reste que des améliorations sont en attente sur l’organisation du restaurant, essentiellement générées par le fait que les suggestions faites à la conception ont rarement été suivies.
La CGT continuera à défendre la restauration collective de qualité proposée par l’ARIAT et ses salariés.
La CGT demande, une nouvelle fois, que les agent·es dont le temps de trajet pour se rendre sur leur lieu de restauration collective est conséquent soient crédité·es d’un quart d’heure supplémentaire les jours où elles ou ils s’y rendent. Cette demande concerne les agent·es de la rue des Lois et de la DR des Douanes (pénalisés par la décision du conseil départemental de refuser toute convention pour son restaurant) et qui vont au CROUS pour se restaurer et dont le temps de trajet est, a minima, d’une demi-heure aller-retour.
Concernant le refus du conseil départemental pour l’accès à son restaurant de convives de la DR des Douanes, l’incompréhension demeure parmi les agent·es. Face à cette fin de non-recevoir, les représentant·es CGT du CNAS ont interpellé le secrétariat général (SG) de Bercy... sans réponse à ce jour.
Par ailleurs, la CGT souhaiterait aussi connaître la situation du restaurant de l’INSEE.
Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, la CGT revendique une action sociale à la hauteur des besoins de tous (actifs mais également retraités). Pour ce faire, le budget de l’action sociale doit être calculé, a minima, sur 3 % de la masse salariale des actifs et sur 3 % des pensions des retraités sans aucune réserve. Pour permettre à tous les agents des Finances :
– de développer le droit aux vacances ;
– de pouvoir se loger dignement ;
– d’accéder à la culture, aux sports, aux loisirs ;- d’accéder à une restauration de qualité avec des produits locaux de qualité et bio ;
– d’augmenter la valeur faciale des titres restaurant avec une participation accrue de l’employeur ;
– d’augmenter l’aide à la parentalité ;
– de répondre aux demandes de prêts et d’aide des agents en difficultés.
La CGT sera toujours présente aux côtés des agent·es et continuera à faire des propositions pour améliorer l’action sociale.
Article publié le 1er juillet 2025.