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Mutations locales des inspecteurs et inspectrices. À la va comme je te pousse !

Mutations locales des inspecteurs et inspectrices. À la va comme je te pousse !

Toulouse le 06/02/2025

« Les affectations locales seront réalisées exclusivement au choix et au fil de l’eau tout au long de l’année, selon une procédure totalement déconcentrée au niveau local. Il n’y a donc plus de mouvement local. »
Cadre A de la DRFiP 31, tu souhaites changer d’affectation, rejoindre un service qui t’intéresse ?
On va te regarder les dents, voir si ton pelage brille, si tu as la truffe fraîche.
Tu vas devoir motiver ta demande et ce sera bien vu − mais point trop n’en faut (cf. infra) − de demander audience au chef de service « recruteur ».
La DGFiP met en œuvre des règles d’ancien régime pour en finir avec le droit à mutation choisie. Les cadres A devront se présenter avec trois années de CREP (compte rendu évaluation professionnelle) en bandoulière pour lettre de recommandation, des fois que l’espièglerie s’en mêle.
Cette note s’applique maintenant aux inspectrices et aux inspecteurs. Les A+, c’était déjà fait ! Cette note sera déclinée au fil de l’eau au bon vouloir de chaque direction locale.
La note DGFiP du 31/01/2025 met en avant :
– « Une meilleure adéquation entre le profil des cadres et les compétences attendues sur un poste ».
Cela vient percuter frontalement un des droits du fonctionnaire : le droit à la formation professionnelle tout au long de sa carrière et par conséquent une des obligations de l’employeur ! C’est une vision complètement utilitariste de la satisfaction du besoin et un désengagement dans la formation professionnelle tout au long des différents postes occupés qui sont enclenchés. Car, oui, parmi les droits, il y a celui à la formation professionnelle pendant toute la carrière.
Ce droit qui est le pendant de la mobilité fonctionnelle ne pourra qu’être mis à mal par un recrutement qui va favoriser un accompagnement dans l’emploi plutôt qu’une formation qualifiante.
C’est la logique du contractuel que l’on embauche et que l’on débauche en fonction du besoin pour répondre à un pic d’activité ou à une période de friction qui devient un critère de recrutement sur un poste fixe.
– « Et permet aux inspecteurs de candidater librement sur les postes qui recueillent leurs préférences » .
La bonne blague ! Avant ils et elles pouvaient aussi à condition… de ne pas être affectée en direction (où il fallait déjà montrer patte blanche pour espérer une autre division). Il faudra dorénavant montrer ne pas s’être trompé·e dans son choix et ne pas avoir trompé le recruteur puisque c’est un choix individuel de service. De plus, il va être particulièrement difficile de faire valoir un point de vue parfois différent (par exemple sur un objectif du service ou une question d’organisation du travail) quand celle ou celui qui a recruté·e donnera son avis dans l’appréciation professionnelle.
– « Les candidatures seront envoyées par mail au(x) destinataire(s) inscrit(s) dans la fiche de poste et comporteront un CV, une lettre de motivation et les 3 derniers CREP. Les modalités de recrutement sont laissées à la libre appréciation de la direction (il peut s’agir du responsable du pôle ressources, du chef de la structure recruteuse, du chef de division…). Une première sélection des candidatures sur dossiers pourra être effectuée sans qu’il n’y ait eu d’entretien ».
Sur le dernier point il s’agirait de ne pas saturer les responsables d’unité par le transfert de gestion RH !
Et si ton chef de service actuel ne veut pas te voir partir ? Qu’en sauras-tu ?
L’ancien régime et son arbitraire, celui qui fait que l’entregent va forcément primer.
Le dire n’est pas porter une accusation. C’est tout simplement le constat qui sera fait. Parce que ce système qui exclut l’ancienneté administrative ou la priorité statutaire porte intrinsèquement en lui les tares du new public management. Ces tares que le statut (jusqu’à la loi de transformation de la fonction publique de 2019) permettait d’éviter en autorisant tout subalterne soumis à l’ordre hiérarchique de ne rendre de compte qu’à son administration et de ne rien devoir à son N+1 ou N+2.

– « Dans l’hypothèse où, à l’issue des entretiens de recrutement, plusieurs candidats disposeraient de compétences similaires, le recruteur devra choisir l’agent disposant de priorités et/ou de critères supplémentaires, comme cela est prévu par les lignes directrices de gestion (LDG) mobilité ».
Et comment faire pour prouver que l’autre n’a pas de compétences similaires s’il est recruté malgré une priorité et/ou des critères supplémentaires ? On va lui demander ses CREP ? Bonne chance !
Et enfin, pour tout se dire mais pour ne pas en finir :
– La cadre A à temps partiel qui a des enfants aura certainement des compétences similaires… mais qui lui sera préféré ? #égalitéprofessionnelle
– Le processus va peser sur l’inspectrice ou l’inspecteur qui devra surveiller les « annonces », déposer pour chaque demande CV + lettre de motivation + CREP et retirer sa candidature si ça ne le fait pas.
– Quelle considération te sera portée par ton chef de service si tu souhaites partir alors que tu allais justement devenir indispensable ?

Article publié le 6 février 2025.


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