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Déclaration liminaire CGT à la Formation spécialisée (ex-CHSCT) du CSAL 31 du 17 janvier 2025

Monsieur le président,

Sur le plan international, le pas encore nommé « maître du monde » (Donald Trump) et son conseiller financier Elon Musk font des menaces d’OPA sur différents endroits stratégiques du globe. En Ukraine, les bombes pleuvent toujours. À Gaza, les hôpitaux sont toujours des cibles privilégiées, on y arrête même leurs directeurs sous le même prétexte d’intercepter des terroristes du Hamas et du Djihad Islamiste (peut-être un prétexte possible pour Trump afin d’annexer le Groenland ou le Canal de Panama ?). À ce propos, comment ne pas évoquer en terre toulousaine le diktat du maire de la commune, Jean-Luc Moudenc, qui a officiellement décidé d’interdire, peu de temps avant son ouverture dans l’espace des diversités et de la laïcité, l’exposition sur Gaza organisée par l’ONG Médecins sans frontières dans le cadre du festival « Cinéma et droits de l’Homme 2025 ». Vous trouverez sur notre site une lettre ouverte que lui a adressé l’Union départementale CGT et une quarantaine d’associations et d’organisations syndicales et politiques pour dénoncer ce déni du droit d’expression et de la démocratie, sous couvert d’un « risque évident (?) de trouble à l’ordre public » compte tenu du « contexte local tendu » que soulèverait le conflit en cours. Les mêmes arguments fallacieux utilisés par le préfet et le maire de Toulouse pour interdire systématiquement les manifestations ou rassemblements successifs fin 2023, confirmés, non moins systématiquement, par le juge administratif.

Décidément, 2025 s’annonce aussi enthousiasmante en matière de démocratie que 2024, 2023, 2022...

La situation économique et sociale de notre pays n’a pas évolué non plus favorablement pendant la « trêve des confiseurs ». Dans les consultations menées par le gouvernement sur le prochain budget et notamment sur la question des retraites, il n’y a rien qui puisse répondre aux revendications des salarié·es. Ce gouvernement, qui prévoit 50 milliards d’euros d’économies, continuera de s’en prendre aux services publics, à nos salaires et nos pensions. Et surtout : pas question pour lui d’abroger la réforme des retraites !

Des organisations politiques du NFP ont « négocié » avec le premier ministre Bayrou et ont proposé une « suspension » de la réforme Macron-Borne, afin de « trouver des solutions » sur le financement. Le MEDEF se dit favorable à une discussion pour « aménager » la réforme des retraites, et « poser le sujet du financement de la protection sociale ». Le patronat propose le transfert d’une partie des cotisations sociales, qui représentent un salaire différé, vers la CSG, la TVA sociale, qui sont des impôts.

Les organisations syndicales qui étaient favorables à la retraite par point en 2019 ont réaffirmé leur soutien à cette orientation. La CGT continue à rejeter toute discussion autour d’un système de retraite universelle par points, qui avait été mis en échec par plusieurs semaines de grève massive en 2019. Cette mesure signifierait la liquidation de tous les régimes existants et du Code des pensions civiles et militaires, qui garantit notamment aux fonctionnaires d’État une pension calculée sur la base de 75% du montant du traitement des six derniers mois de carrière. À ce titre, rappelons à ce sujet ce que l’ancien Premier ministre Fillon déclarait en 2016 devant des chefs d’entreprise : « Le système de retraites par points j’y suis favorable, mais il ne faut pas faire croire aux Français que ça va régler le problème des retraites. Le système par points, en réalité, ça permet une chose, qu’aucun politique n’avoue : ça permet de baisser chaque année le montant de points, la valeur des points, et donc de diminuer le niveau des pensions. »

Et c’est dans ce contexte que lors de son discours de politique générale de mardi dernier, le nouveau premier ministre a proposé un « conclave » des organisations syndicales et patronales « sans tabou, pas même concernant l’âge de départ ». Dans un studio de Radio France, Dominique Sceux a immédiatement été mis en position latérale de sécurité, suite à une vision d’une réincarnation soudaine de Karl Marx à Matignon. Mais il a vite été ranimé lorsqu’un journaliste de la radio lui a lu la suite du discours, dans lequel le chef du gouvernement a proposé :
 une « mission flash » de la Cour des comptes sur la situation financière des retraites et pensions : nous mettons un gros billet sur un rapport deux fois plus alarmiste que celui du conseil d’orientation des retraites en 2023...
 « Sur la base des chiffres de la Cour des comptes, une conférence sociale réunie en conclave disposera de trois mois pour trouver un accord d’équilibre et de meilleure justice. Sans accord, c’est la réforme actuelle qui continuera de s’appliquer ».

La voilà, la première tentative de convention de dialogue social du premier ministre Bayrou, qui vise à mettre autour de la table les confédérations syndicales pour discuter d’un sujet voué au désaccord avant même d’avoir commencé. Une illusion de démocratie, dans la droite ligne du chef de l’État, mais soyons rassuré·es, Dominique Sceux a retrouvé un peu de couleurs et pourra nous réjouir de futures ineffables chroniques économiques pluraliste sur la radio d’État !

En 2023, des millions de salariés ont fait grève à de nombreuses reprises, ont manifesté avec les jeunes, les retraités, à l’appel de la totalité des organisations syndicales pour le retrait de la réforme des retraites Macron-Borne qui repoussait l’âge de départ légal à 64 ans et qui augmentait le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein pour bon nombre de travailleurs.

La première ministre Borne l’avait imposée via le 49-3 lors d’un énième déni de démocratie dont le président Macron et ses gouvernements sont coutumiers. Nous continuons à exiger l’abrogation de la réforme Macron-Borne et ne sommes demandeurs d’aucune « négociation collective » visant à poursuivre les exonérations de cotisations sociales en faveur des entreprises (75 milliards par an). Il n’y a pas de problème de financement des retraites. Il n’y a que des prédateurs qui veulent faire main basse sur l’argent de la protection sociale qui est notre salaire différé.

Janvier est la période des vœux de pure forme de celles et ceux qui se moquent totalement de celles et ceux à qui elles ou ils les adressent. À la DRFiP 31, en guise de prime de fin d’année ou de Gipa, notre directeur nous a offert le traditionnel « grand merci » pour ce moment, qui ne met pas en péril le budget de l’État et doit le conforter dans son rôle de bon samaritain des agent·es du département. En ce domaine aussi, 2025 ressemblera à 2024, 2023, 2022...

Un rapide retour sur le webinaire que la DGFiP nous a asséné au sujet du nouveau logiciel Signalfip : nous avons eu l’impression que l’on nous faisait une faveur en nous donnant accès à cet outil. Ce n’est ni plus ni moins qu’une numérisation des fiches de signalement qui, certes, nous sont accessibles plus facilement, mais cela ne remet pas en cause le choix de l’administration de permettre la non transmission de certaines fiches aux représentant·es des personnels. Nous continuons à affirmer que cet obstacle n’est pas de nature à faciliter à la Formation spécialisée une analyse simple et complète des situations.

Une remarque rapide aussi sur le futur déménagement de trois services à la nouvelle Cité administrative : jamais projet en Haute-Garonne n’a suscité autant de crainte de dégradation des conditions de travail. Les agents du SIE et du SIP Cité, de la TTA et du CAS de Toulouse, que nous avons rencontré en intersyndicale lundi dernier, nous ont fait part de leurs remarques que nous vous exposerons largement tout à l’heure. Nous reviendrons également sur le groupe de travail « Amendes » de ce mercredi, dont le déroulement nous pose grandement question…

Nous vous exprimerons également toutes nos inquiétudes sur la préservation de l’intégrité des agents et de l’outil de travail à l’examen des compte-rendus d’exercice incendie à l’ordre du jour de notre instance : il y a des choses qui doivent changer très rapidement dans l’approche de ce domaine primordial de la sécurité dans nos sites.

Et pour finir, le petit supplément de cynisme qui manquait à la situation : la décision prise par le préfet de Haute-Garonne de ne pas renouveler le marché public du ménage avec la société Samsic et de faire appel à un autre prestataire pour la nouvelle Cité. Une représentante des personnels l’a appris avant-hier au détour d’un couloir de son bâtiment et les employé·es de ménage de l’actuelle Cité n’ont pas encore été avisé·es, à moins d’un mois de leur potentielle prise de service dans les nouveau locaux. L’argument avancé serait que le contrat actuel est signé pour l’adresse de la Cité sis Boulevard Lascrosses et que la reprise des salariée·es n’est pas obligatoire dans la mesure où la nouvelle Cité réside à une adresse différente. Encore plus odieux, concernant les locaux de la DEETS et de la DREETS, les employé.es de ménage qui dépendaient de la société PLD (le nouveau titulaire du marché de nettoyage de la nouvelle Cité) ont été transféré.es à Samsic (notre prestataire actuel) il y a deux mois : on les a sciemment mise en situation de perdre leur emploi lorsque les deux directions du Travail quitteront le site (fin avril 2025) . Nous demandons à la DRFiP de se renseigner sans délai sur cette ignoble procédé et nous mettrons tout en œuvre, pour que cesse immédiatement cette ignominie contre les travailleurs et travailleuses parmi les plus précaires du salariat. Honte aux décisionnaires qui auraient pris la responsabilité d’une telle infamie !

Article publié le 20 janvier 2025.


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